Monday, June 12, 2006

"Pour ainsi dire depuis l'aurore de la civilisation, l'homme s'est douté qu'il existait une activité de l'esprit en dehors de la conscience vigile".Margetts





Denys l'Aréopagite (50 ap.J-C environ)
Dans sa doctrine mystique, cet auteur non identifié reconnaît que la vraie connaissance s'acquiert dans l'aptitude à faire le vide en soi, pour se rendre réceptif. C'est pourquoi, il fut l'inventeur d'un mot nouveau : "la science la plus parfaite de Dieu est celle qui est sue par l'inscience".




Galien (130-200 environ ap.J.C.)
Père de la physiologie expérimentale, il est le plus grand médecin de l'Antiquité après Hippocrate. Selon lui, les maladies proviennent d'un déséquilibre dans les 4 grandes humeurs qu'il établit suivant le schéma de physiologie humaine des 4 éléments (eau, air, terre, feu).
En matière d'inconscient, il passe pour avoir reconnu que nous tirons des inférences inconscientes de nos perceptions.






Plotin (204-270 environ)
Pour ce philosophe romain et fondateur du néoplatonisme, "l'absence de perception consciente ne prouve pas que l'âme soit inactive". En effet, pour ce penseur, la raison et l'entendement existent à l'état pur. Si nous manquons d'attention et de concentration les manifestions de la raison demeureront imperceptibles, seule une pensée sans image subsistera.






Saint Augustin (353-430)
Ce Docteur de la grâce et du péché originel est l'un des premiers à avoir souligné l'importance du rôle de la mémoire.
Il place au point de départ de nos décisions dites libres, des forces secrètes indépendantes de notre volonté. Augustin est peut-être à sa manière un précurseur de la psychanalyse.






Saint Thomas d'Aquin (1224-1274)
Ce dernier a souligné de nombreuses fois l'importance de ce qui en nous est inconscient. Notamment, il a écrit : "je ne peux considérer mon âme en dehors de ses actes. Il y a donc dans l'âme des processus dont nous ne sommes pas immédiatement conscients."







Maître Ekhart (? - 1327)
Dans la lignée de la tradition mystique, ce philosophe mystique allemand a écrit : "L'homme parfait doit être si exercé à faire mourir sa personnalité propre, si dépouillé de son moi et re-créé en Dieu, qui seul est encore pour lui la béatitude, qu'il sache plus rien de lui-même ni de quelque choses que ce soient, mais de Dieu seul…"





Dante (1265-1321)
Il savait que nous oublions souvent des souvenirs dont nous avons honte.












Paracelse (1493-1541)
Il est l'un des premiers penseurs de l'époque à avoir reconnu l'intervention de l'esprit dans la maladie. Médecin suisse, son œuvre marque le passage de l'attitude mystique à l'attitude scientifique. Il émit l'hypothèse que l'existence d'influences à la fois biologiques et spirituelles guide les actes des hommes, sans que ceux-ci le sachent. Jung a écrit à propos de cet auteur : "De toutes les intuitions de Paracelse, celle de "l'Aquaster" est la plus proche de la conception moderne de l'inconscient. Pour Paracelse, l'imagination est un pouvoir créateur qui prime toutes les autres facultés.




Jacob Boehme (1575-1624)
Cordonnier allemand, il est l'un des plus grands mystiques qui voyait dans la volonté inconsciente la source de toutes choses, divines et naturelles :
"Devant Dieu, je ne saurais dire comment cela a surgi en moi, sans le concours de ma volonté. Je ne connais pas cela même que je dois écrire".
Pour Boehme, l'homme caché est "l'être même de Dieu". Pour lui, comme pour bien d'autre après lui, dont Jung, on rencontre Dieu "dans les profondeurs" plutôt que "dans les hauteurs". Dieu est la source, la racine, l'abîme. La Nature est une émanation de Dieu, et nous nous immergeons en lui. Dieu est la nature.





Montaigne (1532-1592)
Voici un court extrait des intuitions qu'eues cet esprit sceptique du rôle limité de la conscience : "Or, ces passions qui ne nous touchent que par l'éscorce, ne se peuvent dire nostres; et leur douleurs que le pied ou la main sentent pendant que nous dormons, ne sont pas à nous…"






Shakespeare (1564-1616)
N'a-t-il pas écrit : "Mon esprit est trouble comme une fontaine remuée et moi-même, je n'en vois pas le fond". La pensée de cet auteur renforce cette prise de conscience des profondeurs de l'esprit qui s'affirmait de plus en plus nettement.






Descartes (1595-1650)
Nous savons que Descartes, en définissant l'esprit par la conscience uniquement, c'est-à-dire, débarrassé des émotions profondes, a provoqué, par réaction la découverte en Europe de l'esprit inconscient.
Mais l'homme, Descartes, a eu très certainement un inconscient très vivant et très actif. Descartes était en fait un homme mutilé, qui voyait dans ces rêves, ainsi qu'il le dit lui-même, un commandement divin d'avoir à consacrer sa vie intérieure à la recherche de la vérité.





Pascal (1623-1662)
Contrairement à Descartes, Pascal ne considéra pas la raison comme une fin en soi, ceci malgré le vif intérêt qu'il portait à la clarté mathématique. Plus tard il en vint à renoncer aux mathématiques pour se consacrer à la vie religieuse. Celui qui a écrit "le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas" était persuadé que derrière la raison consciente se cachait un grand secret. Il appelait d'ailleurs "cœur" les profondeurs obscurs de la nature humaine, le siège du savoir véritable et de la volonté.
"Il ne faut pas se méconnaître ; nous sommes automates autant qu'esprit ; et de là vient que l'instrument par lequel la persuasion se fait n'est pas la seule démonstration. Combien il y a-t-il de choses démontrées ! Les preuves ne convainquent que l'esprit. La coutume fait nos preuves les plus fortes et les plus crues ; elle incline l'automate, qui entraîne l'esprit sans qu'il y pense". Enfin : "Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, mais non pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire. Plût à Dieu que nous n'en eussions au contraire jamais besoin, et que nous connussions toutes choses par instinct et par sentiment ! Mais la nature nous a refusé ce bien ; elle ne nous a au contraire donné que très peu de connaissances de cette sorte ; toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement."




B. Spinoza (1632-1677)
Spinoza avait le sentiment aigu que l'individu était une partie de la nature. Il a souligné l'importance d'une mémoire inconsciente et de mobiles inconscients dans l'édification d'une personnalité inconsciente.
"Les hommes se croient libres parce qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leur appétit, et qu'ils ne pensent pas, même en rêve, aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir parce qu'ils les ignorent."





Leibniz (1646-1716)
Il est le premier penseur européen à avoir formuler très clairement l'idée d'une activité mentale inconsciente. Il soutient que les perceptions ordinaires sont la sommation d'innombrables petites perceptions et nous ne pouvons être conscients de chacune d'entre elles parce qu'elles se trouvent au-dessous d'un seuil quantitatif.
"Nos idées claires sont comme des îles qui surgissent sur l'océan des idées obscures".






Giambattista Vico (1668-1744)
Historien et philosophe italien, il fut le premier penseur à avoir chercher dans l'arrière-plan du développement historique humain l'expression de lois naturelles. Par exemple il discernait la loi d'un éternel retour dans la naissance, la maturité et le déclin de toutes les civilisations. Dans ces écrits, il donne une description complète pour illustrer l'émergence de la toute première société humaine au sein de laquelle l'homme non encore conscient vit à l'état sauvage et en symbiose avec les lois naturelles. Une grande partie de son œuvre est consacrée à la description du psychisme inconscient humain. Vico accorde également un vif intérêt à l'origine des mythes communs à l'ensemble d'une société. Origine qu'il attribue à l'existence d'un "sens commun" présent chez tous et qui opère aux travers de choix non réfléchis. Son œuvre constitue en quelque sorte les prémices d'une pensée sur l'inconscient collectif.




C.A.Crusius (1715-1773)
Personnage peu connu, il a pourtant contribué à donner à la notion d'inconscient un sens nouveau. Avec Crusius, l'inconscient n'est plus abordé suivant ses aspects cognitifs, mais en tenant compte de tout ce qui se tient sous les aspects cognitifs de l'inconscient. L'inconscient devient ainsi, avec Crusius, le siège des passions.
Crusius a divisé les facultés de l'âme en deux catégories : la pensée et la volonté. La conscience étant pour lui un "sentir" intérieur. Il peut d'ailleurs y avoir perception externe sans que cette conscience intérieure y participe. Il fut le premier philosophe également à avoir évoquer l'existence de plusieurs niveaux de conscience qui se signale chacun par la présence plus ou moins vivace du sentiment intérieur.





Rousseau (1712-1776)
Cet auteur a expérimenté ce qu'affirmait Crusius, et nous en a fait amplement profiter au travers de son œuvre. Rousseau était sans arrêt bouleversé par le tumulte impétueux de ses émotions. En un sens, l'auto-analyse incessante à laquelle Rousseau s'est livré à conduit à découvrir le rôle important joué par la volonté et les émotions qui se déroulent en-deçà du seuil de conscience.





Johann Georg Hamann (1733-1788)
Philosophe allemand de la religion et profondément humaniste, Hamann refusait d'admettre les grands systèmes philosophiques abstraits. Il était pour l'expérience immédiate, et insistait beaucoup sur la valeur fondamentale des relations interpersonnelles dans la vie d'un individu. Mais surtout, il refusait de penser que la conscience individuelle soit quelque chose d'autonome. Elle était pour Hamann, plutôt l'instrument de forces supra personnelles au service de la nature. "Notre raison doit attendre, espérer, et chercher à être la servante et non la maîtresse de la nature". Les idées et la personnalité de Hamann influencèrent considérablement Goethe.







David Hume (1711-1776)
Il affirmait que tout comportement humain est attribuable en fin de compte à des instances physiques ou instinctives qui agissent en nous sans que nous en ayons connaissance.





Georges Christoph Lichtenberg (1742-1799)
Mathématicien et physicien allemand qui fut longtemps préoccupé par la signification de ces rêves. "On devrait dire 'ça pense' comme on dit 'ça pleut'
C'est, en fait, le premier physicien à s'être attacher aux aspects inconscients de ses propres processus mentaux. On retrouve chez lui l'idée, comme également chez Moritz, Schubert, Carus, Schopenhauer et Jung, que les rêves étaient peut-être des réminiscences d'états antérieurs au développement de la conscience individuelle. "Je sais par expérience que les rêves peuvent conduire à la connaissance de soi, disait-il également. Ou encore : "Les rêves peuvent conduire à une représentation spontanée de la totalité de notre nature sans la tension que suscite une réflexion très élaborée".






Johann Gottlieb Fichte (1761-1814)
Appartenant à la lignée des philosophes allemands – Schilling – Hegel – Schopenhauer et Nietzsche – Fichte a fait de l'esprit un principe dynamique sur lequel se fonde la raison consciente. Les processus inconscients ne peuvent plus être considérés comme des processus intervenant dans la mémoire et la perception. Ils sont désormais le siège de l'instinct et de la volonté.





Friederich Von Herdenburg Novalis (1772-1801)
Le poète allemand se représente l'homme comme l'harmonie entre conscient et inconscient.
"Nous ne connaissons pas la profondeur de notre esprit. La voie secrète est celle qui mène à l'intérieur. C'est en nous et nulle part ailleurs, que se trouve le royaume de l'éternité, le passé et le futur."
"Il est étrange que l'on ait jusqu'ici observé si sommairement ce qu'il y a à l'intérieur de l'homme, et qu'on en ait parlé avec si peu d'intelligence…On a bien peu appliqué la physique à l'esprit humain, et l'esprit au monde extérieur. Raison, imagination, intelligence, c'est là l'ossature de l'univers qui fonctionne en nous. Pas un mot de leurs prodigieux mélanges et de leurs métamorphoses. Personne n'a pensé à rechercher une force nouvelle et inconnue qui permettrait de comprendre leur coopération. Qui peut connaître les prodigieuses et nouvelles harmonies, les prodigieuses et nouvelle transformations qui restent à découvrir à l'intérieur de nous-même".




Franz Anton Mesmer (1733-1815)
Grâce aux résultats obtenus par l'hypnotisme, ce médecin allemand a réussi à mettre en évidence l'obstacle que pouvait constituer la conscience pour la guérison . Puisque au moyen du "magnétisme animal" ce dernier prétendit pouvoir guérir définitivement les maladies mentales. Il n'a procédé à aucune vérification scientifique, néanmoins son travail sur l'hypnose a éveillé un vif intérêt chez les psychiatres, notamment chez Freud.





F.W.J. Von Schilling (1775-1854)
Ami intime de Goethe et représentant de l'école allemande de Naturphilosophie, Schilling considère la nature inconsciente comme étant l'esprit en puissance, l'intelligence en cours de développement qui devient consciente dans le moi. La conscience est seconde, et est causée par l'antagoniste du sujet et de l'objet. Une unique énergie inconsciente qui tend vers la conscience est le fondement de tout pour cet auteur.
"L'inconscient éternel, qui est aussi le soleil éternel du royaume de l'esprit, se cache lui-même de par son propre éclat, et bien qu'il ne devienne jamais un sujet, il marque néanmoins d'une empreinte identique toutes les activités spontanées et il est en même temps pour toute intelligence l'invisible racine dont l'intelligence elle-même n'est q'une expression".
"Vous exigez de devoir être conscient de cette liberté ? Mais ne comprenez-vous pas que ce n'est qu'en fonction d'elle que votre conscience est possible ? Ne comprenez-vous pas que lorsque le "Je" devient un objet de la conscience, il n'est plus le "Je" absolu et sans mélange ?...La conscience de soi comporte un danger ; perdre le "Je"."




J.N. Von Goethe (1749-1832)
Avec Goethe, l'accent se déplace encore un peu plus des aspects cognitifs vers les aspects instinctifs et vitaux de l'inconscient.
Comme pour Novalis, ce grand poète pense que conscient et inconscient sont inséparables. Ce ne sont que des noms désignant des aspects complémentaires d'un seul phénomène. L'imagination pour Goethe est le don le plus secret et le plus précieux de la nature. "Sa propre imagination, disait-il opère involontairement et contre ma propre volonté". L'imagination sous tend tout amour, tout vouloir, tout désir, toute pensée. Goethe concevait un arrière-plan à l'esprit humain et à l'imagination, ce qui a conduit Jung à considérer le second Faust comme "une fascination de l'Inconscient".
L'homme ne peut rester longtemps à l'état conscient, il doit se replonger dans l'Inconscient, car là sont ses racines." "On doit considérer les hommes comme les organes de leur siècle, lesquels fonctionnent de manière principalement inconsciente.".
"Tout ce que nous appelons invention ou découverte au sens le plus élevé du terme est la pratique et le plein exercice d'une sensibilité primitive à la vérité qui, après une longue évolution silencieuse, conduit de manière inattendue et avec la rapidité de l'éclair à une trouvaille féconde. C'est une révélation dont le mouvement va de l'intérieur vers l'extérieur, et qui donne à l'homme une intuition de sa ressemblance avec Dieu. C'est une synthèse du monde et de l'esprit qui donne une bienheureuse assurance de l'éternelle harmonie de l'existence."




J.P. Richter (1763-1825)
Romancier allemand avec lequel l'aspect cognitif de l'inconscient s'efface totalement à l'arrière-plan. L'inconscient est désormais la source de l'énergie vitale.
"L'inconscient est véritablement le domaine le plus étendu de notre esprit, et précisément en raison de cette inconscience, notre Afrique profonde dont les frontières inconnues de nous s'étendent peut-être à l'infini. Pourquoi donc tout ce que contient notre esprit devrait-il devenir conscient, puisque ce dont il a déjà été conscient, le vaste domaine de la mémoire par exemple, ne lui apparaît qu'illuminé par endroits, alors que tout le reste dans son immensité demeure enfoui dans les ténèbres ? N'y aurait-il pas une face cachée de la lune de notre esprit qui ne se tourne jamais vers la lumière de la conscience ?".

Arthur Schopenhauer (1788-1860)
Dans son œuvre monumentale, "Le monde comme volonté et comme représentation", Schopenhauer soutient qu'il existe à l'œuvre dans la nature et dans chaque homme une volonté inconsciente. Cette volonté ou ce vouloir-vivre unique, immuable et sans finalité propre s'oppose au moi superficiel, sujet de la connaissance. 'La volonté' inconsciente correspond, en fait, aux instincts psychiques de la psychanalyse.
Le point important de sa philosophie et qui mérite d'être souligné ici, car il aborde les origines de la maladie mentale, notamment de la névrose, se trouve très bien résumé dans ce court extrait :
"Pour comprendre plus aisément cet exposé de la naissance de la folie, rappelons-nous avec quelle répugnance nous pensons aux choses qui blessent fortement nos intérêts, notre orgueil et nos désirs ; ….avec quelle facilité…nous nous en écartons brusquement ou nous nous en détachons furtivement sans en avoir conscience…C'est dans cette répugnance de la volonté à laisser arriver ce qui lui est contraire à la lumière de l'intellect qu'est la brèche par laquelle la folie peut faire irruption dans l'esprit…"
"Si certains évènements…sont…entièrement soustraits à l'intellect…et si….on comble arbitrairement la lacune ainsi produite – alors la folie est là. Car l'intellect a renoncé à sa nature, par complaisance pour la volonté ; l'homme s'imagine maintenant ce qui n'est pas. Et cependant la folie ainsi née devient le Léthé de souffrances intolérables ; elle a été le dernier recours de la nature saisie d'angoisse, c'est-à-dire de la volonté".



Carl Gustav Carus (1789-1850)
Lui aussi était un ami de Goethe. Médecin et fin observateur des hommes, a cherché à faire dériver, de même, tous les phénomènes d'un principe fondamental. La phrase de lui qui est la plus retenue est celle-ci : "La clef de la compréhension de l'essence de la vie réside dans le royaume de l'Inconscient".
Il a eu avant Freud l'intuition de l'importance des fonctions sexuelles inconscientes pour l'ensemble de la vie de l'esprit.
"Ce désir (sexuel) qui, à l'origine , est nécessairement inconscient, est important en ce qu'il pénètre avec une force égale la conscience et l'inconscient, chaque fois qu'il est excité".
"…En sorte que cette même subtile oscillation entre inconscient et conscience, sur quoi prend appui toute existence véritablement humaine, persiste également au cœur de cette relation (sexuelle)…"
"L'inconscient s'oppose au conscient comme le général au particulier. Mais la différence essentielle est que le premier est un courant ininterrompu, tandis que le second n'apparaît qu'épisodiquement".
"l'inconscient n'est que le terme subjectif pour ce que nous désignons objectivement comme nature".





Karl Robert Eduard Von Hartmann (1842-1906)
Alors que Freud était âgé de 12 ans, Hartmann a rédigé un ouvrage monumental et célèbre La Philosophie de l'inconscient qui couvre pratiquement tous les aspects concevables de l'inconscient. Il synthétise la volonté de Schopenhauer et l'inconscient de la philosophie de la Nature de Schelling. Mais voilà, "pour l'époque ce n'est pas de la bonne philosophie, et ce n'est pas non plus une science digne de ce nom".
…Nous devons reconnaître une extra-lucidité à l'inconscient, dans l'intentionnalité de l'élan créateur comme dans celle de l'instinct…"





Friedrich Nietzsche (1844-1890)
Philosophe intuitif et passionné, Nietzsche "a cherché à remplacer le christianisme par une doctrine de l'énergie vitale origine de toutes choses naturelles, humaines et divines. Il a toujours eu la certitude que l'esprit conscient était l'instrument de l'énergie vitale inconsciente. Enfin c'est lui qui a inventé le terme "ça" que Freud a employé pour désigner les éléments impersonnels de la psyché soumis à la loi de la nature.
"La conscience est la dernière évolution, et la plus tardive, de l'organique ; elle est par suite la plus inachevée et la moins efficace de ces différentes évolutions".
"Tout élargissement du savoir se fait en rendant conscient l'inconscient".
"La conscience n'atteint que la surface ; la grande activité fondamentale est inconsciente".
"Tous nos motifs conscients sont des phénomènes superficiels : derrière eux se trouve le conflit de nos instincts et de nos humeurs".




Theodor Lipps (1851-1914)
Pour ce professeur de psychologie de Munich, l'inconscient est la question de la psychologie. Il est acquis que Freud lui attribua la paternité du concept d'Inconscient.
"Il faut voir dans l'inconscient le fond de toute vie psychique". "Il ne nous suffit pas de penser qu'il existe des processus psychiques inconscients à côté des conscients. Nous croyons, en outre, que les processus inconscients sont le fondement même des processus conscients et les accompagnent. Les processus conscients surgissent de l'inconscient quand les conditions sont favorables. Ensuite, ils retombent dans l'inconscient".
Enfin rendons à César ce qui est à César…c'est Lipps qui a considéré le premier l'inconscient comme le lieu du refoulé.





* Inspirée par la lecture du livre de Lancelot Whyte - L'inconscident avant Freud - ed Payot Paris.




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